25 avril 2024

La censure politique sur le net

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Syrie

Nom de domaine : .sy
Population : 19 408 000
Internautes : 1 550 000
Prix moyen d’une heure de connexion dans un cybercafé : de 50 cts à 1 euro
Salaire mensuel moyen : environ 140 euros dans le secteur public.
Nombre de fournisseurs d’accès privés : 4
Nombre de fournisseurs d’accès publics : 2
Nombre de blogueurs emprisonnés : 1




L'Internet se développe...parallèlement à la censure

Depuis 2005, le gouvernement facilite l'accès au Web en menant une politique de bas pris sur les ordinateurs et les connexions. Mais depuis 2000, au moins cinq blogueurs ont été arrêtés pour avoir transféré des informations sensibles par e-mail ou avoir publié des commentaires sur des sites critiques envers le gouvernement.

Le gouvernement a laissé le marché se développer et fait jouer la concurrence entre les fournisseurs d’accès, permettant aux Syriens d’accéder à Internet plus facilement. Depuis 2005, six opérateurs se partagent le marché : STE (ministère des Télécommunications) et la Syrian Computer Society (SCS) appartiennent à l’Etat, Aya, Cec-Sy, ZAD et SyriaTech sont quatre fournisseurs privés. Il n’est donc plus nécessaire de justifier d’une certaine activité professionnelle pour se procurer une connexion Internet. Il suffit de présenter une carte d’identité ou un passeport.

La fréquentation de la Toile a sensiblement augmenté en Syrie, même si seulement 6% de la population se sert d’Internet.

La surveillance et la censure sont choses communes sur la Toile syrienne. La Syrian Computer Society, premier fournisseur d’accès à Internet du pays, intercepte les e-mails et surveille les dissidents. Les services de messageries webmails telles que Hotmail sont inaccessibles, obligeant les utilisateurs à passer par des messageries locales, contrôlées par un opérateur syrien.

Les filtres mis en place par les autorités pour bloquer les sites Internet jugés les plus "sensibles" sont cependant aisément contournés. Les internautes utilisent notamment le "serveur libanais", c’est-à-dire une connexion via un appel téléphonique longue distance à un FAI libanais non soumis aux restrictions syriennes et sans surcoût.



La sécurité avant le service : l'interdiction des sites

Afin de sécuriser le Réseau, les autorités utilisent un filtre appelé "Thundercache" destiné à contrôler le contenu disponible sur la Toile, éliminer les virus et interdire le téléchargement de fichiers vidéo. C’est pour cette raison que le site Internet Skype est censuré.

Le "réseau social" Facebook est banni du Web syrien au même titre que YouTube et Amazon, officiellement par peur que des agents secrets israéliens ne s’y infiltrent. Il est également difficile de créer un blog en Syrie. L’une des plus grandes plateformes de blogs, Blogspot, qui appartient à Google, est inaccessible. Les sujets politiques et religieux sont soumis à la censure et la question kurde est très sensible. Sur la centaine de sites bloqués recensés en 2007, près d’un tiers étaient consacrés à cette communauté.

Le jeune blogueur Tariq Omar Biasi, 22 ans, a été arrêté en juillet 2007 car il avait publié un commentaire sur un site Internet très critique vis-à-vis du gouvernement. Il est toujours détenu, sans charge à son encontre ni explication de la part des autorités.